La PEMP (anciennement dénommé nacelle) est obligatoirement équipée de ses garde-corps et ceux-ci constituent une protection collective contre le risque de chute de hauteur. De ce fait, le port du harnais n’est théoriquement pas réglementairement obligatoire si tout les risques ont été supprimé.
La nacelle (PEMP) étant une machine mobile celle-ci est soumise à certains risques comme lors d'une coactivité le heurt avec un autre véhicule, une structure, une mauvaise manœuvre de l'operateur ou un sol qui s'affaisse dans ces conditions la protection collective n'est plus suffisante pour protéger l'opérateur de la nacelle. Dans ces conditions la protection collective n'est plus suffisante et elle ne supprime plus le risque de chute, l'opérateur va être éjecté par dessus le garde-corps de la pemp.
Si le fabricant de la nacelle élévatrice considère que malgré tout ses efforts le risque persiste, il peut rendre obligatoire le port d'une protection individuelle adaptée. Les règles d’utilisation de la nacelle sont déterminées par le fabricant dans la notice d’instructions en l'absence de texte de loi, elles deviennent obligatoire, mais très fréquemment dans la notice d'utilisation le constructeur ne spécifie pas le type de longe à utiliser dans sa nacelle.
Exemple d'accident ( source EPICEA INRS)
Un opérateur de réseaux électriques aériens de 20 ans est en contrat de professionnalisation depuis 6 mois. Il câblait une caméra de protection à six mètres de haut, installé sur une nacelle élévatrice louée (plateformes élévatrices mobiles de personnel sur porteur), au-dessus d'une route à sens unique. Lors de l'intervention le bras de la nacelle qui traversait la chaussée a été percuté par la partie du groupe climatisation d'un toit d'autocar passant sur la route. Le monteur éjecté a fait une chute d'environ 6 mètres. Il est décédé à l'hôpital à la suite de ses blessures. Au moment de l'accident, le salarié ne portait aucun équipement de protection individuelle (HARNAIS) contre le risque de chute de hauteur. Le harnais était resté dans son véhicule personnel.
Des signalisations de position, balisage étaient présentes mais ne couvraient pas toute la zone d'évolution de la nacelle. La signalisation d'approche panneau de type AK 5 était restée dans le camion. A noter que l'environnement aérien visuellement chargé : frondaison, ligne de fanions multicolores. Le co-équipier chargé de la signalisation au sol était monté dans la nacelle, lui non plus n'avait aucun dispositif de sécurité permettant de l'assurer. Il a également été projeté de la nacelle et hospitalisé pour traumatismes multiples.
Cet accident montre qu'il y a encore malgré le CACES R486 de très gros problèmes de respect de la recommandation CRAM R486, des respects des règles de sécurité, du manque de prévention, peut-être d'un manque de contrôle de l'employeur et du non-port du dispositif de sécurité (epi de travail en hauteur) de la part du salarié et de la non mise en place du dispositif du sécurité nécessaire pour sécuriser un chantier sur la voie publique. L'autre question qui n'est pas abordée étant si l'opérateur était qualifié avait-il obtenu un CACES et/ou son autorisation de conduite et donc aussi le problème du contenue de la formation. Car dans le CACES c'est le test qui audité et pas la formation.
J'aime dans ces cas de figure cité l'IPAF (International Powered Access Federation)
"Tous les accidents peuvent être évités si les mesures appropriées sont prises au cours d'un processus rigoureux de planification préalable à l'utilisation. Il n'y a tout simplement pas de raccourcis pour une utilisation sûre d'une nacelle"
Peter Douglas
PDG de l’IPAF
STATISTIQUES "accident de travail en hauteur"
70 611 accidents du travail
50 décès
4 535 260 journées d’incapacité temporaires
D’après les données nationales publiées par la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) en 2018
En France, après le risque routier professionnel et les manutentions manuelles, les chutes de hauteur sont la troisième cause de mortalité au travail
Quelles sont les possibilités de longe dans la PEMP
Sur le marché du travail en hauteur (hors cordistes) vous allez trouver trois types de connexion, arrêt de chute, assujetissement et antichute. le vrai problème est que la majorité des constructeurs de PEMP ne donc aucune instruction dans leur notice d'utilisation de nacelle sur le type de connexion (longe) à utiliser.
les chutes de hauteurs sont la troisième cause de décès au travail, aucune réglementation, formation ou information sur le choix de la longe et surtout aucun référentiel de formation dans notre métier du travail en hauteur, PEMP (port du harnais de sécurité),
.Dans ma carrière de formateur testeur CACES nacelle, j'ai même rencontré des auditeurs CACES PEMP qui mettait des écarts majeurs aux organismes de formation CACES sans avoir de texte de référence.
Dans ce blog, je vais vous proposer la solution concernant le choix d' epi en fonction de la position des points d'ancrage de la PEMP.
Avant propos
Avant de parler des différents systèmes de connexion, il faut parler du harnais de sécurité, le choix du harnais dépendra de la situation des points d'ancrage dans la plate-forme de la nacelle, un harnais simple avec amarrage dorsal en facteur 2 peut être suffisant pour la sécurité du salarié et il n'est pas chère. Idem pour le harnais de pyloniste, amarrage dorsal et sternal serait recommandé et en facteur 1, un harnais de maintien au travail serait superflu dans la majorité des cas sauf pour gagner un peu de temps en suspension en arrêt de chute (penser aussi aux sangles anti-traumatisme qui ne sont pas la pannassés mais peuvent aider.)
1 ère solution : La longe d'assujetissement ou dite de retenue
Ce choix d'EPI (équipement de protection individuelle), choix de la longe permettant d'assurer le salarié va dépendre (voir post LinkedIn ) de la position du point d'ancrage sur le panier de la nacelle. En fonction des choix du fabricant de la nacelle vous ne devez pas prendre le même type de longe.
Dans le cas d'une nacelle élévatrice où le point d'ancrage est en facteur 2 c'est à dire sous le point d'amarrage de votre harnais de sécurité. L'objectif principale de l'employeur et du cse (comité social et économique ex CHSCT) dans le choix de l'EPI c'est d'éviter absolument la chute de hauteur par éjection de la plateforme par-dessus le garde-corps de la nacelle élévatrice. Le choix de cet équipement est imparti à l'employeur avec l'avis du cse dans cette configuration plusieurs possibilités s'offre à l'entreprise dans le choix de l'EPI.
longe d'assujettissement EN354 de 1m ou de 2m réglable
longe de maintien au travail en358
longe y EN354 (règle de sécurité spécifique longe y)
Dans une nacelle, comme la protection collective n'est pas suffisante la protection individuelle devient obligatoire pour éviter les éjection du personnel de la nacelle suite à un heurt ou une fausse manœuvre de fait de la mobilité de l'appareil. Donc il est vital de travail en retenue pour impérativement rester dans la nacelle et ne pas être éjecté.
Il est impératif que l'entreprise vérifie que l'opérateur ne puisse pas être éjecté du panier de la nacelle élévatrice.
Il est important de respecter ses règles de prévention car un non respect de celle-ci pourrais mettre en danger la vie de l'utilisateur de nacelle et du personnel avec lui dans nacelle si la chute est supérieur à 1 mètre.
Il est fortement recommandé de travailler dans cette configuration de poste de travail où l'utilisateur n'aura pas de situation de suspension dans le vide et pourra attendre en sécurité les secours (obligation de l'employeur de prévoir l'organisation des secours, cf: code du travail)
2eme solution : La longe d'arrêt de chute
Dans le cas d'une nacelle élévatrice où le point d'ancrage est à proximité de la rambarde supérieur de la nacelle c'est à dire au niveau de la rambarde supérieur de la pemp, le vrai problème étant que le point d'ancrage est trop près de la rambarde supérieur du garde corps de la nacelle et que celui-ci fera point de pivot. Dans cette situation de travail et seulement dans ce cas l'utilisation de longe de retenue serait fatal pour l'opérateur de la nacelle et du personnel embarqué, l'ancrage au niveau de la rambarde supérieur engendre obligatoirement l'éjection de l'opérateur de la nacelle. donc il est vital d'équiper l'opérateur et ses passagers d'une longe d'arrêt de chute qui arrêtera la chute mais ne l'empêchera pas.
Protection : comme l'ancrage est à proximité immédiate de la rambarde supérieur, il est important et vital que la sangle soit une sangle avec absorbeur.
longe d'arrêt de chute EN355 de 1,5m ou de 2m.
longe y EN355 (règle de sécurité spécifique longe y)
Attention au tirant d'air selon la longueur la longe vous ne devez pas être en dessous de 4m50 voir 6m75 selon les constructeurs de système de connexion sinon vous êtes en danger.
Attention, ne travailler avec cet équipement que si le point d'ancrage du panier est au niveau de la rambarde de la nacelle. la situation de travail est trop dangereuse en cas de chute. Le problème étant la durée d'attente des secours.
Pour l'usage des stop chute il est pratique mais très technique avec des règles spécifiques à respecter donc que pour du personnel spécialement formé mais toujours ce risque de suspension dans le vide. donc si possible à éviter absolument.
Il est vital qu'il y est un opérateur formé en surveillance du chantier pour éviter que les passants franchissent les limites de ce chantier, que le balisage soit conforme à la règlementation en vigueur et surtout être formé au poste de secours et de dépannage ou avoir un CACES.
3eme solution Le système antichute à rattrapage automatique
l'usage d'un rattrapage automatique ou dit stop chute facilitera le déplacement du personnel dans la pemp mais avec beaucoup de prévention. il est impératif de faire une vérification sur le poids admissible du rattrapage automatique et de l'opérateur en facteur 2 de chute. Il faut que l'équipement soit capable d'encaisser un chute en facteur 2 selon le poids de l'opérateur. Beaucoup d'antichute ne supportent pas les opérateurs de plus 100 kg. Risque de chute et donc de suspension dans le vide.
Protection : Attention, il faut faire très attention à ce type de matériel que peut avoir des problèmes suite à un usage inadapté.
Conclusion
Il n'y a pas de dispositif de sécurité, chaque matériel est adapté à une machine, à un ancrage dans la panier de la pemp.
il est important que l'employeur forme correctement le salarié aux risques du travail en hauteur même pour une nacelle. Qu'il définisse dans une notice le matériel à utiliser selon la pemp et ses ancrages et qu'il s'assure que ces règles soient effectivement respecté.
Rappelez-vous : "L'accident n'a pas de mémoire, tous les jours le compteur revient à zéro ! "
Les formations du travail en hauteur :
Formation au travail en hauteur (selon matériel)
Formation à l'évacuation (travail en hauteur)
Formation au port du harnais (pemp)
Je me tiens à votre disposition pour toutes demandes au gilles.guerin@ggformation.com
🙂 1) cela conforte les informations acquises au cours de mes recherches et formations de travail en hauteur.
2) Bien trop souvent les salariés se contentent d'adapter leurs longes équipées d'un stop chute en détournant l'utilisation de celui-ci, (rajout d'un connecteur type mousqueton à l'emplacement du stop chute). Cela devient-il pour autant une longe de retenue ?
C'est contraire aux notices d'utilisation des fabricants, est donc strictement interdit.
Les normes sont précises, respectons-les ! Cela fragilise l'anti-chute par usure prématurée !
Or, il suffit d'acheter le bon matériel tel qu'une longe équipée d'un anti-chute et d'un anneau double permettant, le cas échéant (cas fréquent pour les nacelles), de positionner le mousqueton pour se retrouver avec une longe de retenue.